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samedi 20 juin 2009

Rapport d'activités à la maison des femmes

Résumé des activités réalisées au cours du projet Casa de acogida Rosa Lluncor appuyé par les Volontaires autonomes à Collique (Lima, Pérou) en 2009


1- Problématique

La violence physique et psychologique faite aux femmes et aux enfants est un problème important au Pérou. Une étude menée sous l’égide de l’ONU dans plus de 80 pays répartis sur tous les continents au début des années 2000 a démontré que le Pérou venait en tête de liste mondiale par rapport à ce problème. Peut-être est-ce la raison qui a poussé le gouvernement péruvien à créer un ministère de la Femme dans son cabinet? Cependant, il n’appuie et ne met sur pied que très peu de maisons d’accueil pour femmes violentées. Par exemple, dans tout Lima il n’en existe que huit, desservant une population de près de neuf millions d’habitants, soit une pour 1 250 000 habitants. En dehors de Lima, il existe très peu de ces maisons d’hébergement, même si la violence conjugale y est pire encore.

Dans le secteur de Collique œuvre une ONG péruvienne dont la vocation est d’aider les femmes péruviennes à se sortir de l’état d’infériorité où elles se trouvent par rapport aux hommes. Cet organisme se nomme l’ Asociación para el Desarollo Humano (APDH). Il est affilié avec l’organisme mère qui se trouve en Espagne. L’APDH œuvre dans divers domaines, allant de la prévention primaire (promotion de législation favorisant l’émancipation des femmes) jusqu’à la prévention tertiaire (accueil de femmes violentées).

Au Pérou, il existe une loi qui oblige chaque municipalité à mettre un local à la disposition des citoyens pour des rencontres ou du travail communautaire. Souvent ces maisons sont celles qui ont été saisies par le ministère de la Justice parce qu’elles appartenaient à des trafiquants de drogues. Ces maisons deviennent alors la propriété de l’État qui les prête ensuite aux municipalités, lesquelles les convertissent en locaux communautaires. C’est ce qui est arrivé dans le cas de la maison Rosa Lluncor, prêté à l’APDH par la municipalité de Comas (faisant partie du grand Lima) au début des années 2000. Soutenues par des fonds provenant de l’Université et la mairie de la Mancha en Espagne, les administratrices de l’APDH ont aménagé l’ancien laboratoire de drogue de la rue Micaëla Bastida dans la zone quatre de Collique en maison d’hébergement pour femmes violentées.

Cette maison accueille des familles (mères et enfants) victimes de violence conjugale venant d’un peu partout au Pérou. En plus de l’hébergement, elle peut apporter du soutien psychologique, juridique, financier, alimentaire, éducatif et des soins primaires de santé à environ 25 personnes à la fois. Les familles y sont hébergées pour une période maximale de 3 mois, pendant lesquelles la mère devra entamer une poursuite légale contre son agresseur, se chercher un logement convenable pour elle et ses enfants, travailler sur son estime de soi et sur sa propre résilience face aux situations de violence, se chercher du travail, un soutien financier ou une formation lui permettant d’assurer l’autonomie financière de sa famille (au Pérou l’assistance sociale étatique ne fournit aucun apport financier). Tout le long de ses démarches, la mère sera appuyée par les professionnelles de l’APDH (travailleuses sociales, psychologues, infirmières, aides juridiques, etc.) qui la suivront non seulement pendant son séjour à la Casa Rosa Lluncor mais aussi pendant les premiers mois où elle commencera sa nouvelle vie de chef de famille monoparentale.


L’APDH reçoit très peu d’aide du gouvernement péruvien ou de la municipalité. Elle doit compter sur des campagnes de financement populaire et la contribution d’organismes philantropiques ou religieux pour trouver les fonds nécessaires au fonctionnement de la Casa Rosa Lluncor ainsi qu’à ses autres activités. Depuis un an, sa situation financière est particulièrement précaire car l’Espagne a cessé son soutien depuis l’automne 2008. Les administratrice de l’APDH ont dû couper dans les services offerts aux familles hébergées ainsi que diminuer leur capacité d’accueil, tout en menant diverses actions pour obtenir du financement de la part du ministère de la Femme, de la paroisse de Collique ainsi que de la municipalité de Comas qui ont formé ensemble un comité de survie de la Casa Rosa Lluncor.

En 2008, six Volontaires autonomes, guidés par le curé de Collique, un Québécois de souche, le padre Claude Chouinard, ont appuyé le projet de la Casa Rosa Lluncor en construisant une clôture de ciment autour de la cour extérieure de la maison et en ajoutant un deuxième étage au-dessus. Cet étage supplémentaire sert à loger les divers ateliers menés par les intervenantes de la Casa ainsi qu’à augmenter ses capacités de services d’hygiène (toilettes, lavabos et douche). En cas d’urgence, il pourra également servir à l’hébergement de familles.

En 2009, sept Volontaires autonomes sont retournés à la Casa pour refaire le toit qu’ils avaient construit l’an dernier (car il manquait d’étanchéité) et accomplir divers travaux de sécurisation et d’entretien de la bâtisse.


1- Déroulement des activités

À compter du mois d’octobre 2008, les Volontaires autonomes, à ce moment composés de 7 membres, se réunissent pour discuter du projet de la Maison de la Casa Rosa Lluncor. Par la suite, 6 autres personnes joindront le groupe des Volontaires autonomes et trois autres projets viendront s’y ajouter.

Tout d’abord, Michel Vachon, initiateur des Volontaires autonomes en 2008 nous accompagne dans le démarrage du projet Pérou 2009 tout en participant et animant les rencontres. Des 6 personnes ayant participé l’an passé, 2 personnes retournent finaliser le projet de la Casa Rosa Lluncor, soit Daniel Gagné et Françoise Charbonneau. De plus, Nicole Marcil et son conjoint André Rainville, le conjoint de Françoise, Jean-Louis Leclerc ainsi que Léandre Lahaie et Linda Dutil font partie de l’équipe. Michel Vachon, quant à lui, visitera le Pérou tout en consacrant une partie de la durée de son séjour aux activités des Volontaires autonomes.

Voici, en résumé, les travaux envisagés à la Casa Rosa Lluncor pour le mois de mars 2009 :

- Enlever le toit de l’année dernière pour le remplacer par un toit à pente avec une charpente en aluminium et recouverte de tôle ondulée ;

repeindre les murs extérieurs de la Casa au complet ;

- repeindre toutes les pièces à l’intérieur de la Casa ;

- aménager un patio sur le toit de la maison près du réservoir d’eau ;

- ajouter de la terre et semer de la pelouse ;

- sécuriser la clôture de ciment par des pics de métal.

Le projet s’est déroulé au cours de la période du 6 mars au 25 mars 2009. À notre arrivée au Pérou le 4 mars. Michel Vachon qui est au Pérou depuis le 24 janvier, nous attend à l'aéroport pour nous accueillir et nous nous rendons à l'hôtel San Francisco.Vers 14 heures le lendemain, nous partons visiter la Casa Rosa Lluncor à Collique. Nous nous déplaçons en combi (mini bus) ce qui prend environ 1 heure. Nous visitons également nos familles d’hébergement, familles qui ont été sélectionnées par Célestina. Nous revenons à l’hôtel San Francisco pour repartir le lendemain matin pour Collique.

Le vendredi 6 mars, nous nous installons dans nos familles respectives. Daniel et André se rendent dans les entreprises de matériaux de construction. Cette partie du travail est pénible, puisqu’en plus de la difficulté de communication, la qualité et la quantité du matériel laisse à désirer. À tous les jours, nous devons nous accommoder et composer avec la réalité du Pérou.

Le samedi 7 mars, nous rencontrons les dirigeants de la maison, déterminons les travaux prioritaires à réaliser et discutons de la façon de les réaliser. Nous engageons l’ouvrier Jorge David Pisconte Paredes qui travaille à la Casa Rosa comme bénévole. Nous l’engageons comme personne-ressource. Il recevra donc rémunération pour les 3 prochaines semaines. C’est avec son aide que Daniel négocie auprès des fournisseurs afin d’obtenir les matériaux dans les meilleurs délais et au meilleur prix. Daniel et André, retournent acheter des matériaux nécessaires et reviennent en fin de journée avec un camion chargé de gypse, des feuilles d’amiante, du 2 x 4 de métal et des escabeaux. Ainsi, nous pourrons commencer dès lundi matin.

Au cours des premiers jours, nous sommes donc 8 à travailler à la Casa. On se divise les tâches. L’équipe d’hommes, composée de Daniel, Léandre, André et Jean-Louis, sans oublier Jorge, le péruvien, se concentrent sur les travaux au deuxième étage, soit en premier lieu, refaire le toit.


L’horaire de travail est du lundi au vendredi, de 8 h 15 à 17 h environ. Nous prenons une heure pour dîner dans un resto tout près de la Casa et nous nous retrouvons en fin de journée à prendre une bière avant de rentrer dans nos familles respectives.

Lundi le 9 mars, les hommes s’affairent à enlever le revêtement et la structure de la toiture existante pour ensuite commencer à montrer une nouvelle structure en pente pour la nouvelle toiture. Les connaissances et l’expérience de chacun sont mises à contribution. Dès la première journée 40% de la nouvelle structure est montée. L’équipe est compétente.



Pendant ce temps, l’équipe de femmes, Françoise, Nicole et Linda se concentre sur les travaux de peinture à l’intérieur tout d’abord et, à l’extérieur par la suite. Comme les matériaux sont différents, la façon de faire est également différente, ce qui semble être une tâche simple de peinture est bien différente dans la réalité. Nous devons en premier lieu, enduire les murs d’eau pour faire décoller la vieille peinture et pour les endroits où elle ne se décolle pas facilement, nous utilisons des spatules. Par la suite, on applique du plâtre à certains endroits et une couche de vernis est appliquée avant la nouvelle peinture.

Dès que ça leur est possible, nous pouvons aussi compter sur l’aide des femmes qui y vivent. Les enfants, quant à eux, nous tournent autour et veulent aider avec beaucoup d’empressement. Le tout se déroule dans la bonne humeur, chacun y met du sien et une bonne partie de notre temps se passe à chercher nos outils qui se déplacent comme par magie. Nous devons également faire face au manque d’eau qui survient toujours au moment où on en a le plus besoin, c’est-à-dire en fin de journée, là où on doit tout nettoyer.


Mardi, le 10 mars, les hommes ont complété la structure de la partie avant de la bâtisse et ont commencé celle de la partie arrière. Les femmes quant à elles, ont terminé la peinture de la salle de lavage.
Le 11 mars et 12 mars, les hommes ont complété la partie arrière et poser le placoplâtre à l’intérieur et l’amiante à l’extérieur. Également poser l’éternit (feuillard de plastique ondulé) sur la toiture au complet. Les femmes ont commencé la peinture des chambres, elles doivent démonter le mobilier et le déplacer dans le corridor. Heureusement, dès qu’un des hommes le peut, il apporte son aide à l’équipe de femmes.

Vendredi, le 13 mars, le soudeur engagé pour sécuriser la clôture en installant des pics, commence ses travaux en matinée.

Cette première semaine s’est très bien déroulée. Nous avons avancé, malgré tout, au-delà de nos espérances.


Au cours de la deuxième semaine, les femmes ont continué la peinture tout en ayant de l’aide des hommes puisque les travaux au deuxième étage se déroulent bien. Cette semaine est consacrée à tirer les joints de gypse, sablé et commencer la peinture. Mercredi, les hommes ont commencé à installer un deuxième réservoir à eau et fait du ménage. Vendredi, ils ont installé la gouttière et l’installation d’un deuxième réservoir à eau. De plus, l’installation de deux ventilateurs devenait nécessaire puisque il y fait plus chaud. Le bureau de la responsable de la Casa a également été déménagé au deuxième étage, nous y avons étalement installé le système téléphonique.
À la fin de la deuxième semaine, les travaux à la Casa sont presque terminés. Les femmes avec l’aide des hommes ont fait la peinture extérieure (sur 2 murs). Le soudeur a terminé la clôture, nous lui avons demandé d’ajouter des contre marches et des barreaux à la rampe d’escalier pour éviter que les enfants se blessent.

Après la deuxième semaine, Nicole, André et Linda quittent pour Lima et reviendront le mardi pour une fête organisée par les responsables de la Casa Rosa Lluncor.

La troisième semaine est consacrée à :

- Peindre le mur extérieur de la toilette du deuxième étage ;
- mettre du ciment dans le haut de la clôture pour solidifier les pics ;
- réparer un tuyau du réservoir à eau ;
- faire le ménage.



Au cours de cette troisième semaine, le mardi 24 mars en après midi, nous sommes tous présents à la fête organisée en notre honneur. La maison est décorée, on nous offre du gâteau et chacun un présent. Avec grand plaisir, nous passons quelques heures avec eux, avant de repartir pour Lima avec cette fois, Françoise et Jean-Louis.

Daniel et Léandre resteront sur place pour le reste de la semaine et partiront pour Huamparan le 30 mars, poursuivre le projet de la construction d’une école maternelle pour les jeunes enfants de cette région.

Au cours de notre séjour, nous avons pu profiter de nos fins de semaine pour faire quelques activités. Par exemple, le dimanche 8 mars, cette journée sera consacrée à la visite à la Polyclinica de la Comisión central de Salud où nous offrons plusieurs paires de lunettes que nous avons apportées avec nous dans nos bagages pour les offrir aux Péruviens.
Nous nous rendons également avec 2 dentistes dont l’une est québécoise, accompagnés de Célestina, visiter les casitas et assister les dentistes dans leur clinique dentaire auprès de la population des montagnes de Collique.


Nous avons visité également la ville de Miraflores, située à environ 20 km au sud du centre-ville de Lima. C’est une belle ville moderne située au bord de l’océan Pacifique.
La visite de Canta, petit village en montagne (environ 2, 700 mètres d’altitude) a été toute une aventure. Des paysages magnifiques, la tête dans les nuages, on y serait resté plus longtemps si ce n’est que la saison des pluies nous oblige à redescendre puisque la route, avec la pluie, devient menaçante et le parcourt périlleux. Mais, tout de même, ça en valait la peine.


Nous avons complété le travail à la Casa Rosa Lluncor dans les délais prévus et nous sommes tous très fiers du travail accompli et heureux des rencontres que nous y avons faites.

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